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Viau Théophile. Le matin.

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Le Matin. Ode

L’Aurore sur le front du jour

Sème l’azur, l’or et l’ivoire,

Et le Soleil, lassé de boire,

Commence son oblique tour.

Les chevaux, au sortir de l’onde

De flamme et de clarté couverts,

La bouche et les naseaux ouverts,

Ronflent la lumière du monde.

La Lune fuit devant nos yeux,

La nuit a retiré ses voiles,

Peu à peu le front des étoiles

S’unit à la couleur des cieux.

Déjà la diligente avette

Boit la marjolaine et le thym,

Et revient riche du butin

Qu’elle a pris sur le mont Hymette.

Je vois le généreux lion

Qui sort de sa demeure creuse

Hérissant sa perruque affreuse

Qui fait fuir Endymion.

Sa dame, entrant dans les bocages

Compte les sangliers qu’elle a pris,

Ou dévale chez les esprits

Errant aux sombres marécages.

Je vois les agneaux bondissants

Sur ces blés qui ne font que naître:

Cloris chantant les mène paître

Parmi ces coteaux verdissants.

Les oiseaux d’un joyeux ramage

En chantant semblent adorer

La lumière qui vient dorer

Leur cabinet et leur plumage.

La charrue écorche la plaine,

Le bouvier qui suit les sillons

Presse de voix et d’aiguillons

Le couple des boeufs qui l’entraîne.

Alix apprête son fuseau,

Sa mère qui lui fait la tâche

Presse le chanvre qu’elle attache

A sa quenouille de roseau.

Une confuse violence

Trouble le calme de la nuit,

Et la lumière avec le bruit

Dissipe l’ombre et le silence.

Alidor cherche à son réveil

L’ombre d’Iris qu’il a baisée,

Et pleure en son âme abusée

La fuite d’un si doux sommeil.

Les bêtes sont dans leur tanière,

Qui tremblent de voir le Soleil;

L’homme remis par le sommeil

Reprend son oeuvre coutumière.

Le forgeron est au fourneau:

Ois comme le charbon s’allume:

Le fer rouge dessus l’enclume

Etincelle sous le marteau.

Cette chandelle semble morte,

Le jour la fait évanouir;

Le Soleil vient nous éblouir:

Vois qu’il passe au travers la porte.

Il est jour, levons-nous, Philis;

Allons à notre jardinage

Voir s’il est comme ton visage

Semé de roses et de lys.

Théophile de Viau.

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Texte de Pablo Neruda.

Si vous voulez en savoir plus sur Pablo Neruda liens :

http://www.bibliomonde.com/auteur/pablo-neruda-241.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pablo_Neruda

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Pablo Neruda
(1904-1973)

Angela Adonica

Aujourd’hui je me suis couché près d’une jeune pure
comme au bord d’un océan blanc,
comme au centre d’une étoile ardente
d’espace lent.

 De son regard longuement vert
la lumière tombait comme une eau sèche,
en de transparents et profonds cercles
de fraîche force.

Sa poitrine comme un feu de deux flammes
brûlait en deux hautes zones,
et en un double fleuve atteignait ses pieds,
grands et clairs.

Un climat d’or mûrissait à peine
les longitudes diurnes de son corps
le remplissant de fruits étendus
et de feu caché.

Traduction de Ricard Ripoll i Villanueva

La feuille flétrie. Elisa Mercoeur.

La feuille flétrie

Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?
J’aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.
Un printemps, un été furent toute ta vie,
Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.

Pauvre feuille ! il n’est plus, le temps où ta verdure
Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.
Si fraîche au mois de mai, faut-il que la froidure
Te laisse à peine encore un incertain moment !

L’hiver, saison des nuits, s’avance et décolore
Ce qui servait d’asile aux habitants des cieux.
Tu meurs ! un vent du soir vient t’embrasser encore,
Mais ces baisers glacés pour toi sont des adieux.

Elisa MERCOEUR (1809-1835)

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Jean Moréas . Autrefois.

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Ioannis Papadiamantopoulos, dit Jean Moréas, né à Athènes le 15 avril 1856 et mort à Saint-Mandé le 30 avril 1910, est un poète symboliste grec d’expression française.

Source documentaire Wikipedia.

Textes Gallica BNF.

AUTREFOIS…

Autrefois je tirais de mes flûtes légères
des fredons variés qui plaisaient aux bergères
et rendaient attentifs celui qui dans la mer
jette ses lourds filets et celui qui en l’ air
dresse un piège invisible et ceux qui d’ aiguillons
poussent parmi les champs les boeufs creuse-sillons.
Priape même, alors, sur le seuil d’ un verger,
en bois dur figuré, semblait m’ encourager.
Ma flûte ne sait plus, hélas ! Me réjouir,
mon coeur est travaillé de crainte et de désir.
Adieu, roseaux amis que savait pertuiser,
pour être les premiers, ma main ! Je veux creuser
la tige du lotus ; s’ il est vrai que sa fleur,
en apaisant la faim, apaise la douleur
et fait à l’ homme errant sur Neptune écumeux
oublier sa patrie et ses antiques dieux ;
lorsque j’ y soufflerai, avecque mon haleine
peut-être envolera ma peine.

Jean Moréas

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Epiphanie et galette des rois.

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Il ne s’agit pas d’une galette des rois mais d’un gâteau breton.

Recette clic : ICI

L’Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre la présentation de Jésus aux trois Rois mages. Elle a lieu le 6 janvier. Épiphanie est un mot d’origine grecque, Ἐπιφάνεια Epiphaneia qui signifie « manifestation » ou « apparition » (du verbe φάινω phainô, « se manifester, apparaître, être évident » ). La fête a des sens différents selon les confessions.

Dans l’Église catholique romaine.

Dans certains pays, la célébration liturgique de la fête est reportée à un dimanche, en vertu d’un indult papal destiné à permettre aux gens de se rendre à la messe (alors qu’ils devraient travailler le 6 janvier si ce jour n’est pas férié dans leur pays). Ainsi, en France, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël.

Cette fête célèbre la visite de l’enfant Jésus par les mages, couramment appelés les Rois mages qui s’appellent respectivement : Balthazar, Melchior et Gaspard

Dans l’Église orthodoxe.

La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son créateur (le Jourdain retourne en arrière) et la manifestation de la Divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils).

Dans certains pays orthodoxes, une croix est lancée dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s’appelle plutôt Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.

Dans l’Église apostolique arménienne.

La fête est une des plus grandes fêtes de l’année car Noël n’est pas fêté le 25 décembre mais, selon l’usage chrétien ancien, le 6 janvier. (selon le calendrier justinien)

Tradition de tirer les Rois.

En France, la tradition veut que l’Épiphanie soit l’occasion de « tirer les rois » : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée. Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique.

Dans la moitié nord de la France, depuis le XIVe siècle, on mange la galette des rois à l’occasion de cette fête. La tradition veut que l’on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre », était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.

Un usage moderne veut aussi que la traditionnelle fève soit remplacée ou voisine avec un petit sujet caché à l’intérieur de la pâte de la galette des rois, la personne ayant dans sa part la fève sera symboliquement couronnée roi ou reine et devra offrir la prochaine galette, quant à celui qui a le sujet il devra offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse… ).

Lorsqu’il y a un enfant, celui-ci doit se placer sous la table, et tandis que la personne qui fait le service choisit un morceau, l’enfant désigne le destinataire de cette portion.

Dans le sud de la France, traditionnellement, on ne prépare pas une galette, mais une brioche en forme de couronne, garnie et couverte de fruits confits et de sucre granulé. Un santon (généralement santon-puce) tend à remplacer la fève. Cette couronne des Rois est toujours très présente mais se fait souvent concurrencer par la galette, moins chère (les fruits confits sont coûteux) mais aussi de fabrication et conservation (voire de manipulation !) plus facile. Les non-Provençaux, nombreux à s’installer dans le Midi, restent souvent fidèles à la frangipane.

On trouve des coutumes similaires en Espagne, au Portugal et dans les pays d’Amérique latine. Le Día de los Tres Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu’à Noël.

En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande. Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine. Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons. Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore. Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment qu’on commence la préparation du Carnaval.

La tradition de tirer les Rois existe aussi dans le sud des États-Unis, sous le nom de king cake. Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l’Épiphanie jusqu’au carnaval de mardi gras.la fête à lieu le 6 janvier.

La galette des rois est un gâteau célébrant l’Epiphanie et traditionnellement vendu et consommé quelques jours avant et après cette date. La galette est à base de pâte feuilletée fourré à la frangipane similaire au pithiviers (galette fourrée), ou non (galette sèche), en Belgique et dans le nord de la France. Dans la moitié Sud de la France, elle est briochée.
En
Occitanie, la galette des rois (appelée gâteau des rois) est un pastis, une sorte de brioche, aromatisée à la fleur d’oranger et contenant des fruits confits et appelée parfois royaume. En Provence ce dessert est appelé gâteau des Rois et se compose d’une sorte de brioche parfumée à la fleur d’oranger recouverte de sucre et de fruits confits.

En espagne la galette des rois prend le nom de Roscon

Sources documentaires : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89piphanie

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La voix des populations….

……….. affectées par le changement climatique.

Je viens de lire dans le Monde un article interessant émanant des « Amis de la terre international »,  je crois que vous l’avez compris je suis un peu écolo.

Si cela vous intéresse voici le lien.

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20071126/982770_climate-testimonies.pdf

Verlaine. La soupe du soir.

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La soupe du soir

A J. -K. Huysmans

Il fait nuit dans la chambre étroite et froide où l’homme

Vient de rentrer, couvert de neige, en blouse, et comme

Depuis trois jours il n’a pas prononcé deux mots

La femme a peur et fait des signes aux marmots.

Un seul lit, un bahut disloqué, quatre chaises,

Des rideaux jadis blancs conchiés des punaises,

Une table qui va s’écroulant d’un côté, –

Le tout navrant avec un air de saleté.

L’homme, grand front, grands yeux pleins d’une sombre flamme,

A vraiment des lueurs d’intelligence et d’âme

Et c’est ce qu’on appelle un solide garçon.

La femme, jeune encore, est belle à sa façon.

Mais la Misère a mis sur eux sa main funeste,

Et perdant par degrés rapides ce qui reste

En eux de tristement vénérable et d’humain,

Ce seront la femelle et le mâle, demain.

Tous se sont attablés pour manger de la soupe

Et du boeuf, et ce tas sordide forme un groupe

Dont l’ombre à l’infini s’allonge tout autour

De la chambre, la lampe étant sans abat-jour.

Les enfants sont petits et pâles, mais robustes

En dépit des maigreurs saillantes de leurs bustes

Qui disent les hivers passés sans feu souvent

Et les étés subis dans un air étouffant.

Non loin d’un vieux fusil rouillé qu’un clou supporte

Et que la lampe fait luire d’étrange sorte,

Quelqu’un qui chercherait longtemps dans ce retrait

Avec l’oeil d’un agent de police verrait

Empilés dans le fond de la boiteuse armoire

Quelques livres poudreux de « science » et « d’histoire »,

Et sous le matelas, cachés avec grand soin,

Des romans capiteux cornés à chaque coin.

Ils mangent cependant. L’homme, morne et farouche,

Porte la nourriture écoeurante à sa bouche

D’un air qui n’est rien moins nonobstant que soumis,

Et son eustache semble à d’autres soins promis.

La femme pense à quelque ancienne compagne,

Laquelle a tout, voiture et maison de campagne,

Tandis que les enfants, leurs poings dans leurs yeux clos,

Ronflant sur leur assiette imitent des sanglots.

P. Verlaine

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Chateaubriand. La Forêt.

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La Forêt

Forêt silencieuse, aimable solitude,

Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !

Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,

J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !

Prestige de mon coeur ! je crois voir s’exhaler

Des arbres, des gazons, une douce tristesse :

Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,

Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.

Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière

Ici, loin des humains ! – Au bruit de ces ruisseaux,

Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,

Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !

Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles :

Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,

Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,

Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.

Forêts, dans vos abris gardez mes voeux offerts !

A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?

D’autres vous rediront des amours étrangères ;

Moi de vos charmes seuls j’entretiens vos déserts

Chateaubriand, François-René de (1768-1848). Tableaux de la nature

 

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