Baiser rose, baiser bleu. Th. Gautier
Baiser rose, baiser bleu
À table, l’autre jour, un réseau de guipure,
Comme un filet d’argent sur un marbre jeté,
De votre sein, voilant à demi la beauté,
Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure..
Vous trôniez parmi nous, radieuse figure,
Et le baiser du soir, d’un faible azur teinté,
Comme au contour d’un fruit la fleur du velouté,
Glissait sur votre épaule en mince découpure.
Mais la lampe allumée et se mêlant au jeu,
Posait un baiser rose auprès du baiser bleu :
Tel brille au clair de lune un feu dans de l’albâtre.
À ce charmant tableau, je me disais, rêveur,
Jaloux du reflet rose et du reflet bleuâtre :
» Ô trop heureux reflets, s’ils savaient leur bonheur ! «
Théophile GAUTIER (1811-1872)
Chapelle Saint Nicodème, symbolisme animal.
Un éléphant apparait sur cette colonne, quel est ce symbole……
Réponse : Extraits de ….
« Symbolisme Animal. »
http://membres.lycos.fr/elefantehiesel/elephant/symbolisme.htm
En Afrique, des noms d’animaux sont donnés à certains hommes (jamais aux femmes) par les sorciers… C’est ainsi que les « hommes panthères » tuent comme des fauves, les « hommes hiboux » voient la nuit, les « hommes singes » grimpent aux arbres… les « hommes éléphants » eux, trouvent l’eau !
Les anciens Bestiaires le décrivent comme un animal
« qui porte un boel (boyau) par devant dont il mange ».
L’éléphant et la symbolique chrétienne
Les premiers éléphants datent du XIE siècle dans la symbolique chrétienne.
On en découvre dans les églises de France et d’Italie. N’ayant jamais vu ces animaux, les artistes du haut Moyen Age laissaient libre cours à une imagination débordante.
Les cathédrales gothiques s’ornent souvent d’ éléphants taillés dans la pierre. A Reims, un colosse à la trompe puissante trône fièrement au pied de la Cathédrale et à Paris, du haut de la Cathédrale Notre Dame, un éléphant contemple la ville !. En Saône et Loire, l’église romane du prieuré Saint Pierre et Saint Benoît à Percy les Forges on peut voir des chapiteaux dont la riche ornementation fait découvrir des éléphants qui soutiennent le poids de la voûte.
Il faut attendre la fin du 1er millénaire pour que les artistes des rives de la Méditerranée réintègrent les mastodontes dans leur oeuvre. L’ éléphant devient alors une figure symbolique chrétienne, exhortant à la sagesse, à la circonspection, à la constance, la chasteté et la maîtrise de soi (vertu dont manquaient les fidèles d’antan, rustres et enclins à la superstition et aux plaisirs de ce bas monde).
FORCE PRUDENCE CONSTANCE SAGESSE
L’éléphant symbolise le Baptême :
car la femelle met bas dans l’eau d’un étang (parturit super aquam) à côté duquel le mâle monte la garde pour écarter le dragon, symbole de l’Esprit du Mal. De même l’homme doit renaître dans l’eau du Baptême.
D’après une autre tradition, la fureur guerrière des éléphants de combat était excitée par la vue du jus rouge des raisins qu’on leur présentait avant la bataille. Le Psautier de Peterborough les compare à Saint Thomas l’incrédule qui, en mettant la main dans la plaie sanglante du Christ crucifié, se sent enflammé d’amour pour lui.
L’ Iconographie en fit une créature bizarre et fantastique. L’éléphant se muait en un animal merveilleux qui, telle la licorne, échappait aux réalités terrestres. Le symbolisme de l’éléphant se perpétue au XVIE et au XVIIE siècles. Cesare Ripa explique dans son Iconologie, qui fut traduite dans toutes les langues, que l’éléphant est « le plus religieux de tous les animaux ».
Se référant au témoignage de Pline l’Ancien, les iconologues rapportent que l’éléphant adore le soleil et les étoiles. Quand la nouvelle lune commence à paraître, il va se laver dans la rivière la plus proche et semble invoquer le secours du ciel après s’être purifié.
L’éléphant est l’emblème de la Chasteté (car il est de tempérament frigide et ne peut engendrer qu’après avoir absorbé, en guise d’aphrodisiaque, une racine de mandragore) de la Tempérance et aussi de la Bénignité des princes : car il n’a pas de fiel.
L’ éléphant est un motif fréquent dans la sculpture romane (Marc Thibout, l’ éléphant dans la sculpture romane française, Bull. Mon., 1947).
On peut en citer, rien qu’en France, une vingtaine d’exemples répartis dans toutes les provinces, mais principalement en Bourgogne (Sens, Vézelay, Souvigny, Perrecy les Forges) et dans l’Ouest poitevin et saintongeais (Poitiers, Foussais, Aulnay).
Comme les sculpteurs du Moyen âge ne pouvaient avoir vu et représenter d’après nature des animaux exotiques dont les seuls représentants mentionnés dans les textes sont l’éléphant envoyé en 797 à Charlemagne par le khalife de Bagdad Haroun al Rachid et celui qui fut offert en 1255 par saint louis à Henri III d’Angleterre, ils durent se contenter de copier tant bien que mal des tissus ou des ivoires orientaux.
Mais ils commettent de nombreuses bévues. Faute d’avoir bien regardé leurs modèles, ils représentent des pachydermes de fantaisie, avec des oreilles petites , de longues queues, qu’on ne peut guère identifier que grâce à leur trompe et à leurs défenses parfois transformées en cordes.
Ce motif disparaît à l’époque gothique dans la sculpture monumentale en pierre. Mais il persiste au XVE et au XVIE siècles dans la peinture et la tapisserie.
L’ éléphant appliqué parfois, comme amulette, sur les chasubles des prêtres qu’il protège contre la tentation de la luxure, est copié sur les tissus orientaux. »