Le lac. A. Beauregard.

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Le lac 

Aux pieds de trois coteaux habillés de sapins
Gît un lac profond, clair et sage,
Où maintes fois je suis descendu, le matin,
Aspirer la paix qu’il dégage.

Rond et luxuriant, à son centre, un îlot
Ressemble au chaton d’une bague ;
Les arbres alentour, penchés au bord de l’eau,
Y dessinent des formes vagues.

Libre de quais encore, à nul chemin ouvert,
Inutile et pur diadème,
Il est, dans l’âpreté de ce pays désert.
Une oeuvre d’art pour l’art lui-même.

Je suis ton amant pauvre, ô lac, et ne peux pas
Arrêter les sinistres haches ;
Ecoute-les sonner, autour de toi, le glas
Du bois qui te pare et te cache.

Tu deviendras, parmi les maisons, les champs nus,
Une eau sans attraits, une mare,
Une chose qui sert à naviguer dessus,
Dont la multitude s’empare.

Qu’importe ! Ils n’auront pas, ces maîtres imposés,
Connu ton sourire de vierge ;
Je le garde en mon coeur comme un secret baiser
Que j’aurais cueilli sur ta berge.

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3 commentaires

  1. Le lac attire les poètes parce-qu’il est peuplé de nymphes et parce-qu’il est l’oeil de la terre qui a sans doute trop pleuré!

  2. fleurdesel dit :

    TRès touchant, effectivement…
    Bisous
    et Bon week-end.
    Fleur de Sel

  3. Malaïka dit :

    C’est beau et touchant ce poème. Un hymne à la nature et à sa protection. bises et bon samedi.
    Malaïka

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