Barque échouée. A. le Braz
Barque échouée
Barque échouée au bord des rivages bretons,
J’ai désappris l’essor de mes jeunes sillages
Et laissé, sur mes flancs, se nouer en festons
Vos scalps souillés d’écume, ô goémons des plages.
Il ne m’importe plus si d’autres les refont,
Mes croisières d’antan, mes belles odyssées ;
Promise au lent trépas des carènes blessées,
J’abandonne le large à celles qui s’en vont.
Ni l’aile des courlis que le matin soulève,
Ni l’émoi de la mer sous un vierge soleil
Ne peuvent, dans mon être à la tombe pareil,
Faire sourdre un regret ou tressaillir un rêve.
Je vois partir mes soeurs à la pointe du jour,
Je les vois revenir aux premières étoiles,
Sans envier le chant que gonflent dans leurs toiles
La fièvre du départ et l’orgueil du retour.
Anatole le Braz
Brehec
Matin sur le port. Poème d’Albert Samain
Matin sur le port.
Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
et, jetant son filet sur les vagues obscures,
fait scintiller la mer dans ses mailles d’ argent.
Voici surgir, touchés par un rayon lointain,
des portiques de marbre et des architectures ;
et le vent épicé fait rêver d’ aventures
dans la clarté limpide et fine du matin.
L’étendard déployé sur l’arsenal palpite ;
et de petits enfants, qu’ un jeu frivole excite,
font sonner en courant les anneaux du vieux mur.
Pendant qu’un beau vaisseau, peint de pourpre et d’azur
bondissant et léger sur l’écume sonore,
s’ en va, tout frissonnant de voiles, dans l’ aurore.
Albert Samain. Le chariot d’or
Loguivy de la Mer.
Soir de Bretagne. Anatole Le Braz.
Soir de Bretagne
Sur les coteaux pâlis flotte une ombre indécise :
Au portail de la ferme une femme est assise,
Qui, d’un refrain breton vaguement fredonné,
Dans ses bras arrondis berce son premier-né ;
Sous le corsage étroit où s’amincit son buste
Pointent deux jeunes seins, gonflés d’un lait robuste ;
Son regard, à travers le ciel mourant, poursuit
Un songe ailé de mère heureuse. Dans la nuit
Qui déjà sur les champs assoupis se condense,
Monte un bruit de sabots qui sonnent en cadence ;
Le pas s’approche : un homme apparaît, vigoureux
Et svelte, balançant au fond du chemin creux
Son torse où pend sa veste accrochée à l’épaule ;
D’un geste bucolique, il porte en main la gaule
Dont le houx encor vert s’achève en aiguillon ;
Il dégage en marchant une odeur de sillon,
L’âpre et saine senteur de la terre éventrée.
La femme, à son aspect, dans la ferme est rentrée :
Une lampe, soudain, comme un signal d’amour,
Brille. L’homme franchit le pailler de la cour.
Derrière lui, le col tendu, la croupe haute,
Ses boeufs cornouaillais obliquent, côte à côte,
Vers l’étable où le foin s’émèche aux râteliers.
Quand, repus, ils ont clos leurs yeux ensommeillés,
On peut voir,comme aux temps divins de l’Évangile,
Par un carreau de vitre enchâssé dans l’argile,
Une étoile poser son rayon caressant
Sur les grands mufles roux qu’aima Jésus naissant.
Anatole Le Braz
Et bien voilà 10.000 visites……
Quand j’ai ouvert ce blog, je ne croyais pas qu’il accueillerait autant de visiteurs en si peu de temps.
Je voulais partager les photos qui dormaient sur mon ordinateur, avec mes amis, ma famille et plus, j’en avais une « palanquée », celles que Pierre et moi avions faites depuis plus de trois ans que nous étions équipés d’appareils photos numériques.
J’aime la poésie, les beaux textes, pourquoi ne pas publier ceux que je récupérais, au fil de mes visites sur « Gallica site de la BNF », ma bibliothèque…..
La cuisine, j’aime mais il ne faut pas que ce soit compliqué, partageons nos trucs avec les amis …
Mes amis, ma famille et plus, je n’avais jamais pensé que…. cela pourrait faire 10.000 visites.
Merci à tous d’avoir apprécié ce blog.
Je ne peux pas citer toutes celles et ceux qui m’ont encouragée par leurs commentaires, mais je leur adresse un double merci…….
A bientôt pour de nouvelles images, des textes et quelques recettes sans façon……Jacqueline.
Pléneuf-Val André.
Promenade sur la Côte d’Emeraude.
(cliquer sur le lien ci-dessus pour voir les photos )
Le Val-André est la station balnéaire par excellence. Créée en 1880, elle a conservé ses belles villas de pierre ornées de bow-windows. Sa longue plage de sable fin est bordée d’une digue piétonne de 2,5 kilomètres. Tout au bout, l’anse de Piégu porte le surnom de « Petit Nice » tant cette partie de la plage est abritée et ensoleillée. Station voile, Le Val-André dispose d’équipements performants pour les adeptes des sports nautiques. Les sentiers douaniers invitent aux longues promenades et la vue sur la baie de Saint-Brieuc est superbe. De la pointe de Pléneuf, vous pourrez admirer l’îlot du Verdelet, réserve ornithologique. http://www.bretagne.com
Je sais nous étions dans le Morbihan, mais je voulais faire plaisir aux fans du Val André.