Soupe à la patate douce.
Soupe « Sylvie »
Ingrédients pour 4 personnes.
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2 poireaux.
1 carotte.
1 patate douce.*
1 cube de bouillon aux herbes et à l’huile d’olive.
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Eplucher les légumes, enlever la peau de la patate douce comme pour une pomme de terre. Couper les légumes en morceaux. Mettre dans un fait-tout, couvrir d’eau, ajouter le bouillon. Ne pas saler, le bouillon contient déjà le sel nécessaire.
Cuire 1 heure.
Mixer les légumes et servir.
La patate douce donne à la soupe une saveur particulière très agréable.
Bon appétit.
*J’ai trouvé la patate douce au super marché dans le rayon fruits exotiques.
Le lac
Le lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour?
Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence;
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :
« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.
« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente; et l’aurore
Va dissiper la nuit.
« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive;
Il coule, et nous passons ! »
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
Lamartine.
Mimosas binicais.
J’attends toujours avec impatience la floraison de mon mimosa, elle est le départ d’une nouvelle saison.
Ensuite c’est une succession de floraisons, le printemps est pour moi, la plus belle période pour le jardin. L’automne fait flamber les forêts, mais il est difficile dans un petit jardin d’obtenir un florilège de couleurs .
Le climat de la côte bretonne permet aux mimosas de ne pas geler, sauf froid exceptionnel, tous les jardins de Binic ont leur mimosa, c’est une variété différente des mimosas de la côte méditérranéenne. Il n’ont pas un port très élégant mais un style un peu sauvageon.
Voilà un peu de soleil, que je veux partager avec tous ceux qui aujourd’hui sont sous la neige et le froid.
Nuit de Neige, G. de Maupassant
Nuit de neige
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.
Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy de Maupassant
Hiver 2005/2006
Prends cette rose…..
Prends cette rose…..
Prends cette rose aimable comme toi
Qui sers de rose aux roses les plus belles,
Qui sers de fleurs aux fleurs les plus nouvelles,
Qui sers de Muse aux Muses et à moi.
Prends cette rose, et ensemble reçois
Dedans ton sein mon coeur qui n’a point d’ailes;
Il vit, blessé de cent playes cruelles,
Opiniâtre à garder trop sa foi.
La rose et moi différons d’une chose:
Un soleil voit naître et mourir la rose,
Mille soleils ont vu naître m’amour,
Qui ne se passe et jamais ne repose.
Que plût à Dieu que mon amour éclose
Comme une fleur ne m’eût duré qu’un jour!
Pierre de Ronsard