Bien souvent, je revois. Théodore de Banville
BIEN SOUVENT JE REVOIS
bien souvent je revois sous mes paupières closes,
la nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,
les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
nos fontaines, les champs, les bois, les chères
tombes,
le ciel de mon enfance où volent des colombes,
les larges tapis d’ herbe où l’ on m’ a promené
tout petit, la maison riante où je suis né
et les chemins touffus, creusés comme des gorges,
qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,
à qui mes souvenirs les plus doux sont liés.
Et son sorbier, son haut salon de peupliers,
sa source au flot si froid par la mousse embellie
où je m’ en allais boire avec ma soeur Zélie,
je les revois ; je vois les bons vieux vignerons
et les abeilles d’ or qui volaient sur nos fronts,
le verger plein d’ oiseaux, de chansons, de murmures,
les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres,
et j’ entends près de nous monter sur le coteau
les joyeux aboiements de mon chien Calisto !
septembre 1841.
Théodore de Banville.
Les Cariatides
Lien utile pour rechercher des textes http://gallica.bnf.fr/
merci de votre passage
bonne idée de soupe
bonne semaine
Dernière publication sur : ET si l 'on faisait mentir le dicton
bonjour
merci d’etre venue voter chez moi pour le pere noel,
vous avez un très joli blog, de beaux écrits, bravo
amitiés du blog
cathy
tendres souvenirs d’un temps passé que la mémoire garde jalousement
bon mardi Jacqueline, bisous